L’extension du marché et de la logique marchande : à quoi correspond l’extension des phénomènes de marché ?
Les bien et services sont le plus souvent vendus sur les marchés et de moins en moins autoproduits et autoconsommés
Le travail est devenu une marchandise que l’on produit, notamment dans le système scolaire, et que l’on vend sur le marché du travail contre un salaire : il ne s’agit plus bien souvent d’étendre sa connaissance et sa culture pour son édification personnelle mais pour la vendre ultérieurement ( chute du latin et du grec) ;
L’enfant est parfois considéré comme un bien : les parents ont certaines préférences quant à la quantité et à la qualité de leurs enfants. La qualité des enfants dépend des dépenses consacrées à leur entretien et leur éducation.
« L’analyse en terme de marché » a ainsi tendance à s’étendre à des domaines traditionnellement non économiques(politique, famille, fécondité, criminalité).
La critique de l’extension du marché : l’homme est-il au service de l’économie ?
Cette marchandisation croissante des rapports sociaux suscite des réactions diverses :
Les bienfaits du marché
L’extension du phénomène de marché a permis le “désencastrement social”, d’après l’expression de Karl Polanyi :
– l’individu est devenu libre d’offrir sa force de travail à qui il voulait
– l’individu est plus libre de ses choix en matière d’attachement et de solidarité dans la société actuelle que dans la société traditionnelle.
Les dangers du marché
– le règne de l’argent
– le triomphe de la matière au détriment de l’esprit
– menace de corruption des valeurs
– réduction du lien social à de simples rapports d’argent
– danger pour l’existence même de la société dans laquelle nous vivons
– la montée des risques dus à la mondialisation et au décloisonnement des activités financières
– la marchandisation : marchandiser la plupart des besoins peut représenter un danger pour la société.
Appliquer la logique du marché à tous les besoins humains (accueil du jeune enfant, de la personne âgée) peut conduire à la déresponsabilisation de l’individu et affecter gravement le lien social.
Les garde fous du marché
Nous avons vu plus haut que les marchés sont « sous contrôle », du moins autant que possible : les marchés sont en effets régis par des instances nationales et internationales.
Ainsi la commission à la concurrence de Bruxelles intervient dès qu’une fusion entre entreprises menace la situation de concurrence. Une autre commission interfère dès que la santé des Européens est en jeu : dans le cas de la maladie de la vache folle, la commission a interdit les échanges de viande bovine nourrie aux farines animales.
La même commission interdit l’importation de produits incorporant des OGM.
En bourse, les activités d’échange sont surveillées par l’autorité des marchés financiers. Il est question de contrôler les échanges de capitaux à l’échelle mondiale par l’instauration d’une taxe sur les échanges : la taxe James Tobin.