Les représentations savantes peuvent partir de l’individu pour comprendre le social ou partir de la société pour expliquer les actions individuelles : Deux démarches possibles : le holisme (à partir du tout social) ou l’individualisme méthodologique (à partir de l’individu).
Holisme
Selon la théorie holiste (de holos : le tout), le “tout” est supérieur à la somme des parties, c’est-à-dire que le groupe est doté d’une “conscience collective”. Il pense et agit tout autrement que ne feraient ses membres s’ils étaient isolés :
La société impose des valeurs, des normes, des rôles qui exercent une contrainte sur les individus.
L’action de l’individu est conditionnée par sa culture, déterminée par des logiques qui le dépassent.
La conscience sociale de l’individu est déterminée par sa place dans le mode de production, dans les rapports sociaux.
La classe sociale détermine le niveau d’ambition, les chances de réussite et donc le statut social de ses membres et de leurs enfants.
La tendance dominante est celle d’une reproduction des structures sociales. Il existe des lois de fonctionnement des sociétés qui rendent l’avenir prévisible.
Cette théorie est défendue notamment par Emile DURKHEIM et Karl MARX.
DURKHEIM précise que chaque individu est singulier mais plusieurs individus placés dans la même situation tendent à adopter une conduite analogue : c’est le déterminisme social.
Individualisme méthodologique
Selon cette thèse, tout phénomène social s’explique par l’agrégation des comportements individuels, c’est-à-dire que le groupe social est la résultante des comportements individuels et de leurs interactions :
– il faut partir des motivations individuelles pour expliquer un phénomène social
– les valeurs et les normes ne sont que des possibilités offertes à l’individu, qui dispose toujours d’une marge de liberté dans l’exercice de ses rôles sociaux ; sa stratégie consistera à utiliser ses possibilités de choix pour maximiser son intérêt
– le statut social d’un individu est l’aboutissement d’une trajectoire jalonnée d’alternatives diverses et de décisions rationnelles face à ces choix
– il n’y a pas de loi générale de fonctionnement et de développement des sociétés. Le résultat de toute action humaine est en partie aléatoire. Rien n’est écrit à l’avance(l’avenir n’est donc pas prévisible).
Cette théorie est défendue notamment par Max WEBER et par Raymond BOUDON.
Raymond BOUDON, sociologue français né en 1934, est le promoteur de “l’individualisme méthodologique”. D’après BOUDON, “les comportements sont interprétés comme des actions entreprises en vue d’obtenir certaines fins”. Il postule que ce sont les actions individuelles qui par agrégation constituent les phénomènes collectifs.