Les professions et catégories socio professionelles (PCS) : jusqu’en 1982, l’INSEE recensait des CSP. L’évolution de l’économie rendit nécessaire un changement de nomenclature (classement), qui définit des PCS.
Dans l’histoire, la hiérarchie sociale s’est toujours appuyée sur trois facteurs : la richesse, la naissance, la fonction.
La deuxième moitié du XXème siècle confère le rôle décisif à la fonction fondée sur la compétence individuelle : la place de chaque individu doit être définie selon ses mérites, c’est la thèse de la méritocratie.
C’est ainsi que l’INSEE a établi sa nomenclature des individus essentiellement d’après leur fonction, bien qu’à priori, son intention était de tenir compte de plusieurs facteurs à la fois : « appartiennent à une même PCS des individus vivant dans des situations objectives voisines, ayant des conditions de travail, des formations et souvent des origines sociales analogues, des moyens économiques, des conditions de vie et de logement du même type ».
Dans la réalité, un tel classement s’est avéré impossible, il a fallu se restreindre à la fonction, d’autant plus que les critères cités sont relativement changeants.
Les personnes d’une même PCS ayant une probabilité notable d’avoir des pratiques et des projets semblables compte tenu du niveau de leur revenu, il est possible d’utiliser cette nomenclature à des fins économiques : trier les ménages en tant que consommateurs, épargnants, éducateurs, etc.
Les Catégories Socio Professionnelles
En se basant sur la fonction, globalement, l’INSEE a défini 6 PCS :
1: les agriculteurs exploitants
2 : les artisans commerçants chefs d’entreprise ;
3 : les cadres et professions intellectuelles supérieures
4 : les professions intermédiaires (instituteurs, fonctionnaires, employés administratifs, personnels de services, clergé)
5 : les employés
6 : les ouvriers.
Des professions et catégories socio professionelles aux classes sociales
La PCS est un indice fiable de l’appartenance de classe
Des études sociologiques mettent en évidence la corrélation étroite qui existe entre PCS d’une part, et revenu et diplôme d’autre part. Or ces deux indicateurs(revenu et diplôme) sont également les principaux critères de l’appartenance de classe.
Classe sociale et PCS sont donc étroitement liées. Néanmoins, elles n’échappent pas aux difficultés rencontrées par toute nomenclature, les postes ne sont pas homogènes et les frontières entre catégories sont floues.
Les reclassements entraînés par le changement de nomenclature de 1982 ont abouti à la constatation d’une “moyennisation” de la société (diminution des ouvriers, augmentation des employés et des professions intermédiaires).
Dans quelle mesure ces changements sont-ils nominaux (d’après des constructions intellectuelles ne reposant pas sur des réalités empiriques) ou réels (c’est-à-dire traduisant des réalités sociales objectives que l’on peut constater et souvent mesurer) ?
La réponse à cette question est un enjeu important du débat entre les tenants du consensus, qui appuient leur vision d’une société harmonieuse sur l’extension des classes moyennes, et les tenants du conflit, pour qui les classes moyennes ne peuvent que rejoindre la bourgeoisie ou le prolétariat, accentuant ainsi la bipolarisation de la société.
Si la PCS est un indice fiable de l’appartenance de classe, les CSP ne sont pas des classes sociales
La profession n’est pas un indice suffisant de l’appartenance de classe. Ainsi, il ne suffit pas d’être un chef d’entreprise pour être “bourgeois”, il faut en outre posséder un capital culturel d’une certaine ampleur, d’une certaine ancienneté ; il faut de plus assimiler les manières de vivre, de penser, de la bourgeoisie, son “habitus” de classe (Bourdieu).
C’est ce qui permet d’affirmer que les professions et catégories socio professionelles “rangent” mais “ne classent” pas”.