La production non marchande joue un rôle important dans le fonctionnement des sociétés dites de marché. Elle prend deux formes : l’économie domestique et la production non marchande des administrations privées et publiques.
L’économie domestique
La production domestique comprend tous les b&s produits pour être consommés au sein du ménage: travaux ménagers, jardinage, bricolage, etc. Elle permet l’autoconsommation.
La production domestique est soumise à des déterminants socioculturels : de plus en plus de services rendus aux ménages sont produits à l’extérieur.
La production domestique actuelle correspond donc, dans une large mesure, à une survivance du passé où l’essentiel de la production était autoconsommée.
En fait, la production domestique est difficilement mesurable en termes monétaires, ce qui occulte son importance.
La production non marchande des administrations
Les administrations fournissent des biens et des services non marchands, dont certains sont collectifs, et répondent ainsi à de multiples critères.
Distinction entre biens et services non marchands et biens et services collectifs
Biens et services non marchands : biens et services produits par les administrations et disponibles gratuitement ou quasi-gratuitement, c’est-à-dire à un prix inférieur à leur coût de revient.
Biens et services collectifs : biens et services utilisables par plusieurs personnes simultanément : route, pont, émission de TV par exemple. Les services collectifs peuvent bien sûr aussi être marchands.
La logique de la production non marchande des administrations privées
Les administrations privées existent selon une logique utilitaire (politique, sportive, etc.) ou caritative.
Pour fonctionner, elles recueillent des contributions volontaires sous forme de dons, parfois de subventions publiques.
La logique de la production non marchande des administrations publiques
L’État intervient pour certaines raisons spécifiques :
– les services de sécurité
– les services de justice
– les services d’organisation des infrastructures.
Les libéraux reconnaissent que l’État doit intervenir pour pallier aux défaillances du marché : l’État intervient lorsque l’initiative privée est défaillante.
L’État prend en compte les “externalités”
Externalité : un agent économique provoque une externalité quand son action modifie la situation d’un autre agent.
On distingue :
– des externalités positives : l’implantation d’une usine crée des emplois
– des externalités réciproques : l’apiculteur bénéficie de la proximité d’un verger, l’arboriculteur bénéficie des abeilles qui favorisent la pollinisation de ses arbres fruitiers
– des externalités négatives : une usine pollue l’environnement.
Le problème qui se pose alors est celui de “l’internalisation de l’effet externe”, c’est-à-dire de l’établissement d’une contrepartie pécuniaire de la part des agents bénéficiaires de l’effet externe en faveur des agents défavorisés.
Il s’agit ainsi de faire réparer les dégâts causés à l’environnement par les entreprises responsables, qui ont dégagé des bénéfices à la suite de cette activité productive.
Les solutions sont très diverses et nécessitent fréquemment l’intervention de la puissance publique (réglementation, taxation : TGAP, taxe généralisée sur les activités polluantes, etc.).
Par exemple, pour éviter la pollution, les communes construisent des stations d’épuration des eaux usées ou des usines d’incinération des déchets, qui sont financées par des taxes spécifiques.