Mécanisme du Prix dans l’économie de Marché

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Les prix sont déterminés par le coût de production qui doit être inférieur au prix pour permettre à l’entrepreneur de faire un bénéfice et la concurrence : la “compétitivité prix” exige de ne pas être plus cher que les concurrents à qualité égale.

Si certaines conditions sont respectées (atomicité, homogénéité, libre entrée, transparence, mobilité des facteurs), l’ajustement entre les quantités offertes et les quantités demandées se fait par une variation du prix du marché.

Si l’Offre est supérieure à la Demande, les prix baissent jusqu’à ce que l’Offre soit égale à la Demande et inversement.

D’après les néoclassiques ou libéraux, sur les marchés de CPP, les déséquilibres ne sont que temporaires, une variation de prix ramène automatiquement à l’équilibre.

Au XVIIIe siècle, l’économiste Adam SMITH estimait que la concurrence agit comme une “main invisible” pour assurer que les quantités offertes soient égales aux quantités demandées(une “main invisible” conduit l’individu cherchant son intérêt particulier à oeuvrer dans le sens de l’intérêt général).

Au XIXe siècle, l’économiste WALRAS a cherché à montrer que dans les conditions de CPP, l’équilibre des marchés interdépendants se réalise simultanément par des ajustements de prix : c’est la théorie de l’équilibre général.

Selon ces théories, le marché s’autorégule à condition que l’Etat intervienne uniquement lorsque l’initiative privée est défaillante.

Le rôle du mécanisme de prix

– le mécanisme de prix reflète la rareté relative : un prix élevé est révélateur de rareté; l’abondance se manifeste par un prix faible

– le mécanisme de prix rationne : il fait comprendre aux agents que tous leurs désirs ne peuvent pas être satisfaits, faute de ressources. Ainsi, quand le prix d’un bien augmente, certains individus réduisent leur consommation.

– le mécanisme de prix coordonne : le mécanisme de prix assure une coordination qui règle le problème de l’Offre et de la Demande dans le meilleur intérêt de la collectivité. Cette coordination est obtenue grâce à des informations multiples et continues.

– le mécanisme de prix amène la production optimale : le mécanisme de prix alloue les ressources disponibles à la production des biens les plus désirés par la population.

Les conditions de fiabilité du mécanisme autorégulateur du prix

Depuis Adam SMITH, les libéraux préconisent une organisation de l’économie telle que les marchés puissent fonctionner librement afin de permettre aux entrepreneurs comme aux consommateurs d’être libres de leurs décisions de produire pour les uns, d’acheter pour les autres.

Le mécanisme d’autorégulation du marché jouera si les décisions des uns peuvent s’adapter aux décisions des autres sans entrave. L’autorégulation du marché repose sur le modèle de comportement de l’homme : sa rationalité.

Or, dans la réalité, la rationalité des agents n’est pas parfaite. Chacun agit aussi en fonction d’impulsions : crainte, désir, etc., qui perturbent le calcul rationnel. Ex : on n’achète pas un vêtement seulement à cause de son rapport “qualité-prix”, mais aussi parce qu’il est à la mode(ou à « la mode » selon le sociostyle du consommateur).

De plus, le rôle du consommateur en tant que décideur de sa consommation est remis en question notamment par GALBRAITH, économiste américain, né en 1908 : d’après lui, le consommateur ne décide pas véritablement sa demande de produits, ses décisions sont en fait orientées par les techniques de vente des firmes basées sur la pub, qui influencent le comportement des consommateurs, et le marketing, qui permet au producteur de saisir les ressorts psychologiques des consommateurs et de les orienter. GALBRAITH appelle ce phénomène la “filière inversée”.

Le danger représenté par les prix non soumis à la concurrence

Les prix fixés par les firmes : les marchés étant généralement imparfaits, les firmes ont la possibilité d’agir sur leurs prix de vente.

Le monopole a notamment la possibilité de fixer un prix supérieur à celui d’un marché soumis à la concurrence. Il doit cependant tenir compte de l’évolution du Pouvoir d’achat de ses clients. Ainsi, il doit tenir compte de l’inflation pour évaluer le Pouvoir d’achat des consommateurs : évolution du Pouvoir d’achat des consommateurs = Y (revenu) / indice des prix.

Le monopole adapte donc ses prix aux possibilités d’achat de sa clientèle. De ce fait, le prix conserve son rôle autorégulateur.

Les prix fixés par l’État dits “prix administrés”

Ce secteur fait partie de la production dite “non marchande », évaluée par la CN (Comptabilité nationale) au coût des facteurs (puisqu’elle n’inclut pas de profit).

Le but poursuivi n’est pas de maximiser un résultat monétaire ; il s’agit de satisfaire des besoins que le marché ne satisfera pas : l’État intervient là où l’initiative privée est défaillante.

Or ces prix fixés par l’État sont considérés comme dangereux car ils ne s’adaptent pas au consommateur selon la loi du marché mais ils s’adaptent en fait aux directives de la politique économique de l’État.

Ils peuvent alors avoir un rôle déstabilisateur sur le marché.

En ce qui concerne l’intervention de l’État sur le niveau des prix, la fiscalité sur les prix des produits joue également un rôle non négligeable sur la Demande : la TVA diffère suivant la nature des biens et ré-oriente la Demande de ces biens (cas des automobiles en ce qui concerne les différences européennes).