Les agents économiques (ménages, entreprises etc..) peuvent financer un projet de deux manières, internes et externes.
De façon interne :
– par l’autofinancement en ce qui concerne les entreprises
– par l’épargne en ce qui concerne les ménages.
De façon externe :
– par un intermédiaire : la banque, on dit qu’il s’agit alors de financement “intermédié”
– directement par le marché : l’entreprise émet des actions ou des obligations sur le marché financier (la Bourse).
Le financement intermédié ou financement par les institutions financières : un financement indirect
Le rôle des institutions financières
Le financement par les institutions bancaires constitue la première forme de financement externe possible pour les entreprises et la seule pour les ménages.
Ce financement indirect peut s’effectuer :
– sans création monétaire, c’est-à-dire à partir de l’épargne, on dit alors que les dépôts(des clients) font les crédits
– avec création monétaire, lorsque les banques créent des ressources supplémentaires pour satisfaire les besoins de financement des agents économiques. On dit alors que les crédits font les dépôts.
En effet, la demande effective peut dépasser les revenus distribués ; s’il n’y avait pas de création monétaire par les banques, la demande(et par conséquent l’emploi) resterait limitée par les ressources disponibles.
Les banques créent donc de la monnaie en accordant des crédits, et la croissance permise grâce à la création monétaire des banques dégage les ressources nécessaires aux remboursements. Il s’agit donc là d’un “préfinancement de la croissance”.
L’évolution du rôle des institutions financières
Jusqu’en 1980, le financement de l’économie française a principalement été « intermédié » : les entreprises s’endettaient auprès des banques(qui servaient donc d’intermédiaires leur permettant de disposer de capitaux), émettaient peu d’actions et, surtout au cours des années 70, s’autofinançaient très peu. On était alors dans une économie d’endettement.
Plusieurs facteurs ont fait évoluer le rôle des institutions financières :
– L’inflation dans les années 70
– l’augmentation consécutive des taux d’intérêt à partir du début des années 80(politique de rigueur instaurée en 1982 pour lutter contre l’inflation)
– la mondialisation des mouvements de capitaux (ou globalisation financière)
– de plus les années 80 ont vu le retour des idées libérales après l’échec des politiques de type keynésien (politiques de relance) menées :
en 1975, politique de relance engagée pour lutter contre la baisse de la consommation due au choc pétrolier de 1973 ;
en 1981, politique de relance reprise à la suite de l’arrivée au pouvoir des socialistes.
Les politiques de relance de la demande échouent parce qu’à chaque fois la demande externe diminue ; en effet cette relance de la demande provoqua une baisse des exportations dans la mesure où la hausse des salaires induit une hausse des prix des produits ? baisse de la demande externe, c’est-à-dire celle du “Reste du monde”.
Cette baisse aurait pu être compensée par une augmentation de la demande interne due à l’augmentation du SMIC mais la plus grande partie du supplément versé s’oriente vers des achats de biens & services produits à l’étranger(notamment l’audiovisuel, meilleur marché).
Parce qu’il constate l’échec de son intervention dans l’activité économique (politique de relance de la demande), l’État va se désengager d’une partie de ses participations dans l’activité économique : en effet, l’État autorisait de nombreux crédits à taux préférentiels en versant à l’établissement prêteur la différence entre le taux normal du marché et le taux qu’il souhaitait voir appliquer au bénéficiaire du crédit ; ces crédits étaient appelés crédits bonifiés, ils concernaient pratiquement la moitié des crédits accordés.
L’Etat se désengage donc {cependant il reste deux domaines où les crédits à taux préférentiels sont toujours autorisés : l’agriculture et le logement (2/3 des crédits préférentiels)}.
Et non seulement l’Etat se désengage mais il déréglemente à partir de 1985 dans le but de laisser agir les mécanismes du marché, dans l’espoir que la liberté d’action des agents économiques aboutira à un meilleur résultat.
Le rôle des institutions financières diminue alors au profit de celui du marché.