L’humanité est impossible sans règles sociales : L’être humain développe son humanité au contact de ses semblables. En effet, l’étude de plusieurs cas d’enfants sauvages a montré que l’homme s’animalise au contact exclusif du milieu animal.
L’homme n’est donc véritablement humain, distinct des autres espèces, que parce qu’il est social. L’homme intériorise des règles sociales(parenté, hiérarchie) et acquiert un patrimoine culturel(langage, technique, valeurs) qui le font accéder au développement intellectuel caractéristique de l’espèce humaine.
Les rapports entre l’inné et l’acquis
L’homme se révèle donc comme le résultat complexe et singulier à la fois d’une nature biologique, l’inné, et d’un contexte social, l’acquis.
Inné : ce qui existe dans un être dès sa naissance, c’est-à-dire relève de son patrimoine génétique(ex : couleur des yeux) ;
Acquis : caractères que l’être humain acquiert au cours de son existence essentiellement dans le cadre de ses relations humaines(ex : connaissance du langage).
L’inné et l’acquis agissent l’un sur l’autre selon un processus interactif entre le génétique et le culturel. Cette action réciproque caractérise le développement humain.
Le processus de socialisation
Un apprentissage de la société et de ses règles
Pour perpétuer la société humaine, la culture doit être transmise et apprise par chaque individu dans le cadre d’un processus de socialisation.
Socialisation : processus selon lequel l’individu s’intègre dans le schéma général d’une société donnée.
Cette intégration passe par la connaissance et le respect de certaines valeurs, l’adoption de normes, la connaissance de sanctions.
Valeurs : principes appelés à orienter l’action des hommes en société en leur fixant des buts, des idéaux et donc des moyens de juger leurs actes.
Les valeurs s’inscrivent dans une hiérarchie suivant l’importance qu’on leur accorde: l’échelle des valeurs. Dans leur sens originel, les valeurs sont interdépendantes et forment un système que l’on dénomme « ethos » qui a donné « éthique », science de la morale.
Normes : règles de conduite fondés sur des valeurs
Il y a trois types de normes :
– les normes axiologiques (axiologie : théorie des valeurs philosophiques, particulièrement les valeurs morales) qui correspondent à un impératif moral ou social(ex : les parents doivent prendre en charge l’éducation des enfants) ;
– les normes coutumières qui sont issues de la mémoire du groupe(ex : la politesse);
– les normes fonctionnelles qui sont basées sur une codification du comportement(ex : code de la route).
Comme moyens de régulation, le groupe social utilise des « sanctions ». Sanctions : peines infligées à ceux qui transgressent les normes, et récompenses accordées à ceux qui s’y conforment de manière exemplaire. En sociologie, une sanction peut donc être positive ou négative.
Les valeurs et les normes sont généralement intériorisées par les individus(c’est-à-dire apprises et retenues) sous l’effet notamment des sanctions positives ou négatives dont elles sont assorties. Dans sa vie sociale, l’homme suit donc des règles de conduite, les normes, en fonction de valeurs érigées par son groupe social.
Par ailleurs, au sein de la société dans laquelle il vit, l’individu occupe un statut particulier qui l’amène à jouer un rôle particulier.
Statut : position occupée par un individu dans l’organisation sociale(familiale, économique, associative, et.) et plus généralement, ensemble des positions le situant dans la hiérarchie sociale.
Rôle : ensemble des comportements particuliers qui sont attendus des individus en fonction de leurs statuts.
La socialisation est donc nécessaire à la société dans son ensemble. Elle permet la perpétuation de la société et aussi son bon fonctionnement quotidien : c’est la régulation sociale.
Régulation sociale : ensemble des mécanismes permettant le fonctionnement correct de la société(réduction des conflits, coexistence pacifique des individus et des groupes).
La socialisation, un processus complexe
La socialisation se déroule tout au long de l’existence, mais elle est particulièrement intense lors de l’enfance. Elle s’effectue dans un double mouvement d’assimilation et d’inculcation :
– Assimilation : le jeune reproduit le comportement de ses parents, de son entourage, sans en être conscient, il l’intériorise ; son rôle est dit « d’assimilation passive ». Il repose sur le phénomène d’identification.
– Inculcation : partie consciente de l’acquisition d’une culture. Le jeune fait l’effort d’apprendre, c’est une démarche active.
L’aboutissement du processus de socialisation est la construction de la personnalité qui s’effectue de manière interactive, c’est-à-dire dans le cadre de relations réciproques entre l’individu et la société.
Personnalité : combinaison de caractéristiques personnelles, physiques et psychiques et de données socioculturelles.
Personnalité sociale : capacité à s’adapter à la vie sociale en assimilant les données psychologiques et culturelles indispensables à la vie en société(ex : rapports à autrui, au groupe).