Conception de la démarche Sociologique

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Toute science procède par classement : les ensembles en maths, les espèces en biologie, les périodes en histoire, etc. En sociologie ont été créées les notions de catégories sociales, de classes sociales, de groupes, etc.

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Un premier problème soulevé par ces classements consiste à savoir quelles relations ils entretiennent avec la réalité sociale.

Deux conceptions s’opposent : réalisme, nominalisme.

Réalisme : les concepts de catégories, classes, etc., traduisent des réalités sociales objectives que chacun peut constater et même souvent mesurer.

Nominalisme : ces concepts sont des constructions intellectuelles opérées par les sociologues, leur permettant d’appréhender et de comprendre le réel.

On regroupe des individus présentant des similitudes au regard de certains critères mais ces regroupements ne sont pas des réalités empiriques (réelles), ce sont des outils abstraits mis au point par un sociologue pour servir son approche de la réalité(ex : étude sur les personnes qui achètent plus de chocolat que d’autres).

Deux notions différentes de représentation : catégorie sociale, groupe social

Catégorie sociale : juxtaposition d’individus présentant une ou plusieurs caractéristiques communes (critères : revenu, âge, sexe, profession, niveau d’études, etc.). Ainsi, l’INSEE considère comme “jeunes” les 15-24 ans (les 0-14 ans sont les “enfants”, les plus de 25 ans sont les “adultes”).

Groupe social : ensemble d’individus qui ont des caractéristiques communes et qui entretiennent des relations telles qu’elles leur donnent une certaine conscience d’appartenir à cet ensemble. En outre, un groupe social est identifiable par le reste de la société dans la mesure où ses membres ont en commun un minimum de manières de penser, de sentir et d’agir qui opèrent une démarcation nette avec le reste de la société(ex : familles, groupes d’amis, groupes religieux, etc.). Enfin, grâce à sa cohésion, un groupe social peut être un acteur dans la vie sociale (ex : syndicats, partis politiques, etc.).

Les concepts de la stratification sociale

Stratification sociale : système hiérarchisé de statuts présentant des inégalités de pouvoir, de richesse, de prestige entre les membres d’une société.

Les concepts : Hiérarchie, inégalité, injustice, écart


Hiérarchie
: classement visant à distinguer des supérieurs, des inférieurs, et donc des intermédiaires, au regard de certains critères fonctionnant comme valeurs ; ainsi, classer les individus selon la richesse ou le prestige implique que l’argent et la considération des autres sont des “valeurs”.
Inégalité sociale : différences de richesse, de pouvoir, de culture, etc., entre les groupes sociaux.
Injustice : si aucun principe d’équité, de légitimité, ne paraît fonder une inégalité, on parle d’”injustice”.

Ecart : la mesure des inégalités est appelée “écart”. Ainsi l’écart entre la moyenne des rémunérations des 10% de salariés les moins payés et la moyenne des rémunérations des 10% de salariés les mieux payés est une mesure parmi d’autres de l’inégalité des salaires.

Groupes d’appartenance et de référence, réussite sociale

Les études sur la stratification ont pour point de départ la position de l’individu au sein du groupe et la place de ce groupe dans la société. Mais l’individu partage-t-il nécessairement les valeurs et représentations de son groupe ?

Cette question est à l’origine de la distinction, conceptualisée par Robert MERTON, entre groupe d’appartenance et groupe de référence :

Groupe d’appartenance : celui dont l’individu est membre objectivement(qu’il le veuille ou non).

Groupe de référence : celui auquel l’individu emprunte ses normes, ses valeurs, auquel il s’identifie, désire -ou croit- appartenir.