Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les conditions de vie et de travail des salariés dans les entreprises, qui sont très difficiles, s’améliorent grâce à la naissance et au développement du droit du travail.
Le droit du travail réglemente les relations entre les employeurs et leurs salariés ; il protège les salariés face aux employeurs et leur accorde des garanties sociales : retraite, indemnisation du chômage, etc.
Comment les salariés sont-ils représentés dans l’entreprise ?
– Par les délégués du personnel qui représentent les salariés auprès de la direction de l’entreprise. Institués en 1936, les délégués du personnel sont élus par l’ensemble du personnel des entreprises de plus de 10 salariés ; ils peuvent saisir l’inspection du travail.
– Par le comité d’entreprise, créé en 1945, dans les entreprises de plus de 50 salariés. Le comité d’entreprise joue un rôle important dans le domaine des activités sociales et culturelles, mais un rôle consultatif seulement en matière économique(plans sociaux par exemple).
– Par les délégués syndicaux, institués en 1968, désignés par leur syndicat, qui sont aussi des représentants du personnel, dans les entreprises de plus de 50 salariés. Ils représentent les intérêts professionnels des membres du syndicat.
Les syndicats dans l’entreprise
Depuis la loi de 1884, les salariés ont le droit de se grouper en syndicats pour mieux défendre leurs droits face aux employeurs. Le rôle du syndicat, qui a le statut d’association, est de défendre les intérêts professionnels de ses membres.
Syndicats : groupement associant des personnes exerçant leur activité dans une même branche de métier ou dans un même secteur d’activité, visant à assurer la défense de leurs intérêts professionnels et de leurs conditions de travail.
La liberté syndicale signifie que les syndicats peuvent se constituer librement, mais aussi que tout salarié est libre d’adhérer ou non à un syndicat de son choix.
Depuis 1968, l’action syndicale est autorisée dans les entreprises : collecte de cotisation, affichage, distribution de tracts. Pour remplir leur rôle, les syndicats utilisent différents moyens : déclenchement et organisation de grèves, actions en justice, assistance de leurs membres.
Les quatre syndicats français les plus nombreux en effectif (nombre de syndiqués) :
– La CGT : Confédération Générale du Travail ;
– La CFDT : Confédération Française Démocratique du Travail ;
– FO : Force Ouvrière ;
– La CGC : Confédération Générale des Cadres.
Le rôle des syndicats
Les fonctions des syndicats et leur importance dans les relations de travail dépendent des traditions nationales.
Ainsi, on a coutume d’opposer :
– le syndicalisme de type allemand ou scandinave, qui s’inscrit dans une tradition réformiste et privilégie la négociation entre salariés et patronat, et…
– le syndicalisme des pays latins (exemple : la France), qui se réclame d’une tradition d’inspiration révolutionnaire et recourt à la grève pour faire valoir les revendications des salariés.
Les syndicats réformistes ont plutôt une fonction de prestataire de services alors que les syndicats d’Europe du Sud ont plutôt une fonction de revendication. Cette différence permet de comprendre la différence des taux de syndicalisation dans les différents pays. Ainsi on retiendra qu’en France le taux de syndicalisation de l’ordre de 7% alors qu’il est supérieur à 80 % en Suède.
Le syndicalisme en France
Au-delà de ses origines ouvrières et purement revendicatives, le syndicalisme français joue un rôle déterminant dans la représentation et la défense des intérêts des travailleurs. Actif dans la gestion des organismes sociaux qui gèrent les retraites, les prestations sociales et l’indemnisation du chômage, le syndicalisme occupe une place importante dans la vie de l’entreprise.
On constate cependant une désyndicalisation croissante, c’est-à-dire une baisse des effectifs de travailleurs syndiqués. Cela s’explique par plusieurs raisons :
– les revendications essentielles des travailleurs ont été reconnues par le droit du travail
– la diminution des effectifs ouvriers, due à la mécanisation, dans les « bastions » du syndicalisme : la sidérurgie, le textiles, les mines
– la tertiarisation de la population active : les activités de service sont le plus souvent peu syndiquées
– la féminisation de la population active : les femmes ont moins tendance à revendiquer que les hommes d’autant plus qu’elles sont souvent à temps partiel
– le niveau élevé du chômage : lorsque les travailleurs ne sont pas en position de force, ils ont moins tendance à revendiquer…