Le danger représenté par une évolution des prix non maîtrisée : l’inflation, fléau de certaines époques aujourd’hui très contrôlé.
Inflation : processus de hausse cumulative et auto-entretenue du niveau général des prix.
L’inflation met en cause un mécanisme multiplicateur qui répercute la hausse des prix de certains produits et services à la plus grande partie des prix.
Il y a inflation lorsque le débit des flux monétaires augmente par rapport à celui des flux réels (constitués de biens et services).
En terme de revenu, l’inflation est la perte répétitive de PA (pouvoir d’achat).
Le pouvoir d’achat reste stable uniquement dans le cas où il se traduit en salaire indexé sur l’inflation, c’est-à-dire que lorsque l’indice des prix augmente de n %, le salaire augmente d’autant. Actuellement, lorsque l’inflation dépasse 2%, le SMIC s’adapte en augmentant d’autant. Mais c’est loin d’être le cas de l’ensemble des salaires dans la mesure où les entrepreneurs surveillent de près leur coût de production pour rester compétitifs.
Il y a quatre grandes raisons à l’inflation :
L’inflation par la Demande : si la Demande d’un bien est trop élevée par rapport à son Offre sur le marché, son prix augmente
Linflation par les coûts : augmentation du prix des matieres premieres, des divers biens entrant dans le cycle de production, des facteurs de production(augmentation par exemple de la masse salariale)
L’inflation structurelle : prix protégés ne subissant pas la loi du marché
L’inflation d’incitation : l’incitation à consommer toujours davantage fait naître des besoins et pousse les agents économiques à réclamer toujours plus de revenus.
Les origines de l’inflation analysées par différents courants de pensée :
L’analyse keynésienne : l’inflation se produit lorsque l’appareil productif ne parvient plus à répondre à l’accroissement de la Demande.
Pour KEYNES, il faut déterminer le seuil au-delà duquel la rigidité de l’Offre (les capacités productives des entrepreneurs sont utilisées à 100%) va provoquer le phénomène inflationniste et contenir la masse monétaire en-deça de ce seuil.
Cependant, l’encouragement de la Demande reste pour KEYNES le moteur de l’activité économique.
L’analyse néo classique : l’inflation est due au non respect des principes de la CPP. Plusieurs facteurs entravent le libre fonctionnement du marché et sont responsables de l’inflation : les prix fixés par l’État, l’action syndicale, les charges fiscales.
La politique préconisée est alors simple. Il faut réduire l’intervention de l’État, le pouvoir des syndicats, mettre en place une politique favorisant la concurrence véritable.
L’explication monétariste de Milton FRIEDMAN : “La cause immédiate de l’inflation est toujours et partout la même : un accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production”.
FRIEDMAN explique l’inflation par le phénomène “d’anticipation rationnelle des agents économiques” : devant une augmentation de la masse monétaire (hausse des revenus, c’est-à-dire de la masse salariale) due à une politique dite de “relance”, l’entrepreneur se méfie de cette incitation à investir (pour faire correspondre l’Offre à la nouvelle Demande) de la part du gouvernement ; il n’est en fait encouragé à investir que sur la base de nouveaux débouchés pour SON produit, or cette Demande nouvelle ne va pas s’orienter forcément sur les produits nationaux vendus par l’entrepreneur en question.
Celui-ci attendra donc pour investir la certitude de nouveaux marchés pour son produit personnel, mais dans le même temps il risque d’augmenter ses prix en fonction de la hausse de ses coûts de production (hausse de la masse salariale due à la hausse du SMIC)
Enclenchement du phénomène inflationniste, c’est-à-dire augmentation de la masse monétaire > à celle de la production effectuée.
Ainsi, d’après le “monétariste” FRIEDMAN, il faut fixer un objectif à la croissance de la masse monétaire dans l’optique de la stabilité du niveau général des prix.
L’inflation importée :
Par la hausse des coûts (vue plus haut) : hausse des prix des Matieres premieres. La nécessité d’importer certaines Matieres premieres oblige à tenir compte de l’évolution des prix de ces produits.
Par la variation des cours des monnaies : lorsque les prix des produits importés sont libellés dans une monnaie étrangère, l’évolution du cours de cette monnaie sur le marché des changes a un impact direct sur les prix de ces produits sur le territoire national.
Ainsi, lorsque les tensions internationales font du dollar une monnaie refuge et contribuent à sa hausse sur le marché des changes, les prix des M (importations) exprimées en dollar augmentent, or une part très élevée des contrats internationaux est libellée en $.
Le mécanisme auto régulateur du marché est donc remis en cause d’une part du fait de la réduction d’autonomie du consommateur (rôle joué par l’entreprise dans l’orientation de ses décisions), mais aussi d’autre part parce que le mécanisme de prix est entravé de plusieurs façons :
– certains prix ne sont pas soumis à la concurrence
– les prix des produits sont taxés de différentes façons par l’État
– l’évolution elle-même des prix est due à des facteurs autres (vus plus haut) que les décisions rationnelles des différents agents économiques.