Epargne et Besoin en Financement

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La capacité ou besoin de financement d’un agent désigne son niveau d’épargne et son besoin en financement externe.

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Le besoin de financement : lorsqu’un agent ne parvient pas à autofinancer à 100% son investissement et ses stocks, il doit donc se procurer des ressources externes : on dit qu’il a un besoin de financement. Dans le cas inverse, l’agent dispose d’une capacité de financement.

La capacité de financement : l’épargne provient de trois agents :

– les ménages
– les entreprises
– les administrations.

L’épargne des ménages, c’est-à-dire la part du revenu disponible qu’ils ne consomment pas, est utilisée soit directement pour l’investissement (achat de logement) soit placée auprès des institutions financières ou sur les marchés de capitaux.

La capacité de financement des ménages est ainsi prêtée à d’autres agents et permet l’achat de biens d’équipement (investissement des entreprises).

Cela ne signifie pas que cet apport soit suffisant, la recherche de l’équilibre épargne-investissement pose en effet la question du partage du Revenu national :

D’une part les ménages épargnent-ils suffisamment pour soutenir la croissance économique ?

D’autre part, consomment-ils suffisamment pour soutenir cette croissance ?

Si les ménages n’épargnent pas assez, l’investissement et donc la croissance et l’emploi risquent d’en souffrir. S’ils épargnent trop, la consommation s’en ressent et avec elle, les entreprises, et finalement l’emploi. Le point d’équilibre entre le « pas assez d’épargne » et le « trop d’épargne » est difficile à trouver concrètement.

L’épargne des ménages a tendance à diminuer en début de crise afin de compenser la baisse du pouvoir d’achat et à s’accentuer lorsque la crise s’aggrave en prévision de l’avenir.

L’épargne des entreprises est fonction de leurs résultats et de leur politique de distribution

La part accordée au bénéfice distribué (dividende) et celle accordée au bénéfice non distribué (MBA). Le bénéfice non distribué est destiné à l’investissement.

L’entrepreneur décide chaque année du volume des investissements qu’il veut réaliser d’après ses perspectives de ventes : il « anticipe » la quantité de produits qu’il va pouvoir écouler sur le marché national et international.

Pour qu’un entrepreneur investisse, il faut donc qu’il anticipe une hausse durable de la demande effective.

La décision d’investir dépend donc :

1. de cette anticipation, mais également de plusieurs autres paramètres

2. le coût financier de l’investissement

3. l’état de la conjoncture

4. les réactions anticipées de la concurrence.

L’équilibre entre l’épargne et l’investissement est ainsi sans cesse remis en cause.

Lorsqu’un entrepreneur hésite à investir dans son propre appareil productif, ce peut être pour deux raisons :

– Soit il n’est pas sûr que la hausse de la demande adressée à ses produits soit durable ;
– Soit les taux d’intérêt proposés par le marché financier sont plus attractifs que le taux d’intérêt représenté par la rentabilité d’un investissement dans son appareil productif.

Le choix qu’effectue l’entrepreneur peut être observé à travers ses bilans sur plusieurs années : un bilan retrace le patrimoine d’une entreprise sous la forme d’un tableau : à droite « le passif », c’est-à-dire les ressources de l’entreprise, à gauche « l’actif », c’est-à-dire l’emploi de ces ressources.
En ce qui concerne l’actif, il se partage entre « l’actif non financier », soit l’appareil productif de l’entreprise, et « l’actif financier », soit les participations que l’entreprise détient dans d’autres entreprises, sous forme d’actions et obligations.

L’entrepreneur peut choisir d’augmenter son actif financier s’il n’anticipe pas une hausse durable de la demande effective adressée à ses produits et si les taux d’intérêt proposés par le marché financiers lui paraissent plus profitables et plus surs qu’un investissement dans son appareil productif.

Attention ! Il ne faut pas confondre l’actif d’une entreprise (l’emploi de ses ressources dans son bilan) avec un actif, c’est-à-dire un travailleur occupé ou à la recherche d’un emploi.

L’épargne des administrations (Etat, collectivités locales, etc.)

L’épargne des administrations dépend du montant des recettes et des dépenses de l’Etat. Lorsque les recettes sont supérieures aux dépenses, on parle d’épargne des administrations. Les recettes, dites recettes fiscales, sont fonction directe du PIB(production vendue, comprenant donc la TVA). En cas de fléchissement de la croissance, les recettes fiscales diminuent et les administrations font appel à l’épargne nationale, par l’emprunt, ce qui contribue à creuser le déficit budgétaire.

L’équilibre « épargne investissement » en économie fermée

Il a été vu au cours de ce dossier que : P = Y (production = revenu)
Comme P = C + I (production = consommation + investissement)

(Les entrepreneurs produisent en effet des biens et services destinés à la consommation finale et d’autres destinés à la consommation intermédiaire qu’on appelle biens d’équipement et qui correspondent à l’investissement des entreprises)

Et que Y = C + S (revenu = consommation + épargne)

donc : I = S

En économie ouverte : l’équilibre « épargne investissement » en question

Le déséquilibre se produit lorsque l’épargne étrangère intervient dans le circuit financier : la nation peut en effet dépenser davantage que ce qu’elle produit, elle est alors obligée d’emprunter à l’extérieur et fait appel à l’épargne étrangère.

En ce qui concerne la comptabilité nationale, I est alors différent de S.

La solution consiste à améliorer le niveau des exportations en recherchant de nouveaux débouchés dans l’objectif de produire davantage pour dégager de nouvelles ressources et rétablir l’équilibre financier de la nation.

L’équilibre M = X (importations = exportations)

Dans la mesure où la politique économique tend à la préservation des grands équilibres de type « Ressources = dépenses », si cet équilibre est atteint sur le plan national, il est essentiel de ne pas le déséquilibrer par un déficit de la balance des échanges extérieurs.

En cas de déficit, la politique économique consistera donc à développer la compétitivité du pays par des investissements adaptés.