C’est Keynes qui le premier remet en cause l’hypothèse classique de l’autorégulation économique par une main invisible et démontre la nécessité d’une intervention de l’État pour stimuler l’économie, par la politique monétaire et par la politique budgétaire.
Sa théorie sur la propension à consommer (la consommation est stimulée lorsque les bas salaires sont augmentés) et sur l’effet multiplicateur (une distribution de revenus génère un effet multiplicateur de revenus) conduit à favoriser la relance par les dépenses publiques et un déficit budgétaire lorsque l’économie est en situation de crise.
De surcroît, la propension à consommer des titulaires de bas revenus étant plus forte, cela justifie également une politique des revenus et une redistribution des revenus primaires par les prélèvements obligatoires et les transferts.
Ainsi, les objectifs d’une politique économique efficace deviennent compatibles avec les objectifs sociaux.
Comment ?
Les politiques économiques ne peuvent lutter simultanément contre l’inflation et le chômage :
– les politiques de relance (baisse des taux d’intérêt, augmentation des revenus et déficit budgétaire) favorisent la croissance et donc la baisse du chômage, mais elles sont inflationnistes (la hausse des salaires provoque une augmentation du coût de production des entreprises, ce qui pousse celles-ci à élever leurs prix)
– les politiques de rigueur (hausse des taux d’intérêt, modération des revenus et du déficit budgétaire) luttent contre l’inflation.
Mais les politiques de rigueur sont récessionnistes (lorsque les revenus ne croissent que faiblement, la consommation progresse peu ce qui incite les entrepreneurs à retarder leurs investissements, ce qui entraîne une récession, c’est-à-dire une progression plus faible du PIB) et donc facteurs d’aggravation du sous-emploi.