Le choix délibéré d’échanges gratuits s’illustre magnifiquement avec l’exemple d’Internet et de nombre de ses promoteurs.
Depuis plusieurs années, des individus et des associations travaillaient à ce qu’Internet demeure un espace d’échanges non marchands.
Certains réfléchissant à sa vocation démocratique ; d’autres travaillent à le rendre accessible à toute la population ou œuvrent pour que les internautes s’approprient librement l’information…
Au coeur de leur démarche, quelques convictions fortes :
Les technologies participent trop souvent d’un monde toujours plus marchand, dans lequel la notion de bien commun se délite face aux logiques propriétaires.
Elles peuvent être alors sources de danger pour le fondement même de nos démocraties, en s’attaquant aux libertés individuelles et collectives.
A l’inverse, Internet et le multimédia, outils d’expression, de partage de savoirs et de participation, peuvent constituer un vecteur de changement et de créativité collective puissants.
Insertion sociale, démocratie locale, nouvelles compréhension des territoires, changement du rapport au pouvoir, communauté de connaissance, etc. sont autant de champs où les technologies de l’information peuvent servir des logiques citoyennes et solidaires.
Dans cette perspective, des hommes et des femmes décident d’ouvrir un espace de mutualisation de leurs pratiques et de leurs réflexions, avec la volonté de les partager plus largement, d’apprendre ensemble et de faire mouvement.
Les conséquences positives de cette logique : « les externalités de connaissance », des externalités positives. La circulation de l’information « gratuite » suscite des externatlités, c’est-à-dire des effets externes non prévus, facteurs de mieux être dans le cadre de l’économie solidaire.
Dans la Silicon Valley, en Californie, les chercheurs pratiquent volontiers la circulation gratuite de l’information d’après le principe du « don ? contre-don » ; ils sont tout à fait conscients des externalités positives induites par ce type de comportement : des rapports sociaux beaucoup plus chaleureux, une progression nettement plus rapide de la connaissance qui bénéficie à l’ensemble de la recherche.
Cet accès à des services non marchands (puisque gratuits) est « valorisé » à terme par les structures de pouvoir dans la mesure où ses effets bénéfiques se répercutent sur la sphère marchande et sociale.